lundi 19 décembre 2011

Mémoire d'éléphants



Un superbe numéro hors série du bulletin de l'association Mémoire d'images, pour fêter ses 10 ans (déjà !). 

L'éléphant dans tous ses états, sous le crayon de 13 illustrateurs différents, anciens ou actuels...
En couverture, l'éléphant d'Hellé pour la version 1925 de l'Arche de Noé, emblème de l'association. 

vendredi 9 décembre 2011

Hellé au top


La réédition de "Drôles de bêtes"par Memo

sera présentée dans C'est au top, sur I télé

le mardi 13 décembre à 10h24 et 20h07
(et rediffusion durant les vacances de Noël)

mardi 29 novembre 2011

On en parle...



La réédition de Drôles de bêtes par MeMo est à l'honneur dans Le Monde :




Et dans les actualités de MeMo : en ligne ici 


Une belle critique sur le blog des Sandales d'Empédocle, la célèbre librairie jeunesse de Besançon : 

Il est des albums magiques. Lorsque je l’ai vu dans la librairie, mon regard a d’abord été attiré par la typographie de son titre puis les illustrations : oh on dirait, non… ? Benjamin Rabier ? Et non ! Perdu, alors j’ai pris en main ce très grand album et j’ai découvert son véritable créateur : André Hellé. Et ce fut une véritable découverte.

Il nous livre ici sa version de l’arche de Noé et nous embarque progressivement dans les histoires, les descriptions de quelques animaux qui parfois familiers, n’en deviennent pas moins fabuleux. De cette arche sont sortis un tigre, une girafe, un marabout, un lion, un crocodile, mais aussi une oie, un dindon… vingt animaux qui sont croqués avec intelligence et malice. Pour chacun d’entre eux, on découvre des descriptions physiques précises, des anecdotes amusantes et parfois une fin fatale pour l’animal. Mais toujours une vraie histoire, révélatrice de l’esprit de l’auteur mais aussi de son époque.

La typographie donne le sentiment que l’album tout entier a été écrit à la main, ce qui accentue encore l’impression de proximité et de bien être. Le texte est émaillé d’illustrations en noir et blanc et la couleur ne vient qu’avec chaque changement d’animal, lorsqu’au moment de la présentation une superbe illustration en couleur, qu’on peut soulever délicatement (collée à la main, s’il vous plait) apporte un moment de lumière, un peu comme si dans un film en noir et blanc la couleur faisait une incursion. Des illustrations simples, dépouillées, brutes, enfantines, surprenantes pour notre regard du début du XXIème siècle, mais très agréables et ludiques. Certains de ses contemporains célèbres Apollinaire et Carco voyaient en lui un « précurseur du cubisme ».

Donc d’abord un format et un livre magnifique et en lisant ceci au départ du livre, on en sera encore moins étonné : « Cette édition 2011, a été imprimée pour les pages intérieures en Belgique et en France pour la couverture en dix tons directs sur un papier italien. Le façonnage a été réalisé en Allemagne et le collage manuel des vignettes en Belgique. ».Et en plus il sent bon : oui il sent le livre, le vrai celui d'avant, un vrai plaisir.

Car ce livre est à la fois une œuvre de divertissement mais aussi celle d’une transmission de mémoire. En choisissant de rééditer cette version centenaire (première publication en 1911) les éditions MeMo nous font un superbe cadeau : à vous de le découvrir. Bien évidemment cette qualité a un prix, mais nul doute que le vieux Barbu en costume rouge qui va bientôt faire un petit tour dans nos contrées ensoleillées devrait obligatoirement en avoir un exemplaire pour tous les amoureux des beaux livres. Un album absolument merveilleux, foncez !

Jean-Luc


lundi 28 novembre 2011

L'Angle du joujou



Philippe Dumas a consacré un beau texte illustré à Hellé dans le numéro spécial du magazine Griffon

Cet article et les dessins originaux sont ici reproduits avec l'aimable autorisation de l'auteur et de Griffon.




L’ANGLE DU JOUJOU

Dès demain matin, je compte m’atteler à une œuvre maîtresse : un Dictionnaire des inconnus.

Dans cet ouvrage capital, seront réunis par mes soins les quidams que vous et moi considérons comme de grands hommes, mais qu’ignorent scandaleusement les dictionnaires.

S’y ajouteront les gloires d’aujourd’hui qu’on sait promises à l’oubli de demain, et les célébrités d’hier à découvrir d’urgence.


La rubrique des méconnus se trouvera très naturellement garnie par la corporation des auteurs et illustrateurs pour la jeunesse, bonnes gens qui devraient s’y bousculer.

En tête de ces laissés-pour-compte, qui ont marqué et sans doute éveillé à l’art des générations d’enfants, viendront, bien sûr, Samivel, Beuville, Maclès, Brissaud, Chauveau et celui qui est, selon moi, l’un des plus intéressants de tous : André Hellé.


Si malheureusement Hellé mérite les honneurs de mon annuaire, ce n’est pas faute pour lui d’avoir été encensé par une poignée d’amateurs efficaces, auxquels s’est jointe une association dont les membres ont su voir, sous l’approche enfantine de cet artiste, des audaces et un modernisme prémonitoires.

André Hellé pourrait bien être en outre le premier auteur-illustrateur à avoir si largement et constamment franchi les frontières de sa spécialité. Il exerçait tous les métiers dans sa solitude d’artisan en chambre. Conception du livre (comme on dit de nos jours), sujet, texte, illustrations, calligraphie, mise en page, format, couverture, quatrième de couverture, il pourvoyait à tout et présentait à l’imprimeur ce qu’on nommera très vilainement un produit fini.

Il semblerait même qu’il ait à l’occasion endossé le costume d’éditeur, ou coiffé la casquette du bailleur de fonds.


Tout ceci relève d’un activisme rare chez les gens d’esprit et prouve en tout cas une passion qui tient du feu sacré.

De ses débuts jusqu’à sa mort, Hellé a voulu voir l’existence et le monde sous un seul et simple angle : celui du joujou.
Joujoux cassés, vanités évoquant l’à-quoi-bon de nos actes et la précarité de nos vies, ou joujoux en bon état, flambant neufs, prêts pour un rôle actif dans la comédie humaine : joujoux en bois, en tout cas, objets robustes et de construction simple.

Un tigre dessiné par Hellé est un tigre de bois, de même que Noé à bord de son arche, héros biblique également de bois peint. La terrible guerre de Quatorze elle-même devient une empoignade au rayon jouets : les poilus, des quilles bleu horizon ; le maréchal Joffre, un santon de Provence.

Dans cette raideur candide, ne retrouvons-nous pas le sérieux du jeune âge observé par Montaigne ? « Il faut noter que les jeux d’enfants ne sont pas des jeux et il faut en juger d’eux comme de leurs plus sérieuses action. »

L’angle du joujou, choisi par Hellé, est plus que pertinent. Nos désirs, nos peines, nos occupations sont autant d’amusettes auxquelles s’applique le diagnostic brutal de l’expert Macbeth :

There’s nothing serious in mortality. All is but toys.


Sous les yeux, j’ai une photographie d’André Hellé. Jamais créateur n’a tant ressemblé à ses créatures : une tête ronde de Pinocchio (moins le nez) sorti tout droit d’un coffre à jouets. J’admire en lui, la finesse alliée à la force. Comment ce lutin lunaire est-il parvenu à imposer à Debussy sa devise pour titre de leur œuvre commune : La boîte à joujoux ? Cet exploit lui vaut la place d’honneur dans ce fameux dictionnaire auquel je vais peut-être m’attaquer dès ce soir.


Par un curieux hasard, je tombe à l’instant sur ces vers du poète irlandais Yeats. Ce que j’en comprends me semble du plus pur André Hellé :

The woods of Arcady are dead
And over is their antique joy
Of the world of dreaming fed
Gray truth is now her painted toy.

Texte et illustrations © Philippe Dumas / Griffon - 2011

mercredi 2 novembre 2011

Hellé à Montreuil !


Rencontre autour de la réédition par les éditions MeMo de Drôles de bêtes d’Hellé 







Lundi 5 décembre 2011, de 10h 30 à 11h 30

À l’occasion de la réédition par les éditions MeMo du livre d’André Hellé Drôles de bêtes, pour le centième anniversaire de sa parution en 1911, l’Association des Amis d’André Hellé, Les éditions MeMo, le CRILJ et la revue Griffon (dont le numéro 229, novembre-décembre 2011 est consacré à cet évènement), présenteront le livre, reproduit à l’identique et le replaceront dans l’œuvre de cet auteur-illustrateur de grand talent.

Avec la participation d'André Delobel, président du CRILJ,  Jacques Pellissard, directeur de Griffon, Christine Morault, responsable de MeMo, et des animateurs de l'Association des Amis d'Hellé.

Le numéro spécial de Griffon (19 pages sur Hellé !) est disponible auprès de l'association.



Réunion du 22 octobre au Salon du livre et papiers anciens



Dessin de Philippe Dumas pour le magazine Griffon d'octobre 2011


Cette réunion était essentiellement consacrée à deux événements :

- Un numéro spécial du magazine Griffon, avec pas moins de 19 pages consacrées à Hellé. Outre les études de Corinne Gibello-Bernette, Jean-Hugues Malineau, Béatrice Michielsen et Jacques Desse, on y trouve les émouvants témoignages de quatre illustrateurs jeunesse contemporains, et non des moindres : Jean-Charles Rousseau, Jean Claverie, Philippe Dumas et Georges Lemoine…! En prime, une bibliographie intégrale des livres illustrés par Hellé…

- La très attendue réédition à l’identique, par les éditions MeMo, du chef d’œuvre de Hellé, qui était quasiment invisible depuis sa publication en 1911. Nous avons pu le découvrir en avant-première (une merveille !), et Christine Morault a fait une intervention passionnante sur l’aventure qu’a représentée cette réédition, y compris dans ses aspects les plus techniques comme le travail des photograveurs et le choix d’imprimer à part les illustrations, et de faire coller manuellement ces 70 000 images ! L’ouvrage est édité à 3500 exemplaires, vendu à un prix inférieur à son coût de revient grâce à une aide importante du Centre National du Livre. Vu sa qualité, il sera sans doute rapidement épuisé, et il y a fort peu de chances pour qu’il puisse être réimprimé un jour…


Photo Catherine Thouvenin

M. Michel Lagarde nous a annoncé son intention de rééditer, pour sa part, Films pour les tout-petits, joli projet que l’association soutiendra avec joie. Un point sur l’exposition du Musée du jouet de Poissy, qui se précise (pour fin 2012) et va être une vraie révélation : de nombreux jouets d'Hellé jamais vus jusqu’ici ont été découverts, en particulier dans des réserves de musées.

L’assistance était équitablement composée de collectionneurs, de libraires et de membres d’institutions importantes (BnF et Centre national de la littérature jeunesse – La Joie par les livres, Musée des Arts décoratifs, Médiathèque d’Orly, Bibliothèque de l’Heure joyeuse…). Nous avons été honorés de la présence pétillante de Mme Monica Burckhardt, ancienne responsable du département des jouets au Musée des Arts décoratifs et l’une des meilleures connaisseuses de ce domaine en France, qui a été parmi les tous premiers à faire redécouvrir l’œuvre d’Hellé.

Nous n’étions cependant qu’une vingtaine de personnes. Beaucoup s’étaient excusés, retenus par des obligations professionnelles ou familiales ; d’autres ont dû oublier… En l’absence d’une mobilisation plus importante, il nous sera fort difficile de mener à bien les deux principaux projets de l’association : l’organisation d’une grande exposition et la publication d’une vraie monographie sur Hellé. 

Il a été décidé de constituer un comité de sélection pour choisir les œuvres les plus significatives parmi l’immense corpus dont nous disposons désormais, afin de préparer une grande exposition rétrospective. Ses réunions seront ouvertes à tous les adhérents intéressés (renseignements : amis d'hellé).

Les présents ont été gâtés : outre la découverte de Drôles de bêtes et la présentation de nombreux documents inédits, ils sont repartis avec le numéro spécial de Griffon et une magnifique affiche en grand format, tirée en tons directs sur beau papier, à quelques dizaines d’exemplaires, par les éditions MeMo…

mardi 1 novembre 2011

Dessins de presse


Deux dessins d'Hellé première manière figuraient dans une vente aux enchères d'illustrations pour la presse, qui s'est tenue -fort discrètement- à Vittel le 22 octobre.


Hellé tempéré



Hellé et les mouvements de tempérance

Au début du XXe siècle, les mouvements de tempérance se fédèrent en ligue anti-alcoolique. Reconnaissant la vertu pédagogique de l'image, des artistes en vue sont sollicités pour lutter contre les boissons enivrantes par le biais d' enveloppes, de cartes postales, de tracts, d' affiches etc. André Hellé s'empare également du sujet mais contrairement aux visions mélodramatiques de ses collègues, utilise l'humour et ses habituels personnages-jouets pour dénoncer les dangers de l'ivresse.

BM

Document publié dans " L'Absinthe-Ses dessinateurs de presse" de Marie-Claude Delahaye. Musée de l'Absinthe-édition (Enveloppe N°11 Contre l'alcool).
© Musée de l'Absinthe


© Collection Marie-Christine d'Hérouville

mardi 25 octobre 2011

Le moulin joli




Emportés par leur élan, les Amis d'André Hellé se sont mis en tête de reconstituer l'univers des jouets de l'artiste, en prévision de la future exposition au Musée de Poissy en 2012. Certains de ces jouets ont disparu et ne sont à ce jour connus que par des documents d'époque. 
Voici donc les prémices du "Moulin joli" créé par Hellé en 1912, juste après l' "Arche de Noé" qui fit sa renommée. 
Ne manque plus que le décor peint et les petits sacs de farine ! Le meunier, la meunière et les animaux de bois sont eux, tous d'époque et proviennent d'une collection particulière (E.P).


(cliquer sur les images pour les agrandir)


lundi 24 octobre 2011

Contes inédits




C'est en 1911 qu'André Hellé conçoit 3 illustrations pour du papier à lettres enfantin sur le thème des contes de Perrault et ce sont ces trois mêmes sujets que notre aimable collègue Marianne Krzymuski eut la chance de trouver aux Vieux Papiers, juste avant notre 4e Assemblée générale.


Ornementés de l' écriture hésitante d'un certain Jacques David ( 7 ans environ ... selon ses fôtes d'orthografffe) les minces feuillets, décorés des motifs de Cendrillon, Riquet à la Houppe et le Petit Poucet, affichent une délicieuse naïveté et un format miniature tout à fait approprié à la destinataire, une certaine Lili.


Précisons encore qu'en 1914, le thème de Cendrillon inspira à nouveau à l'artiste un jouet de bois -le carrosse de Cendrillon- ainsi qu'un ensemble mobilier complet pour chambre d'enfant. La frise qui court à mi-mur fut réalisée par Mme Angèle Hellé, épouse de l'illustrateur et brodeuse de profession.

mardi 11 octobre 2011

Alerte !


Le livre majeur d'André Hellé (Drôles de bêtes, L'Arche de Noé) a exactement 100 ans cet automne. Il est réédité pour la première fois par les éditions MeMo, au format initial, avec les images contrecollées à la main comme dans l'original.

Cet ouvrage sera présenté à la 

prochaine réunion des Amis d'Hellé

le SAMEDI 22 OCTOBRE à 16h30

au Salon du livre et papiers anciens, Espace Champerret à Paris


Le site Ricochet publie en avant-première la postface de cette réédition, rédigée par l'association des Amis d'Hellé (cliquer ici)


lundi 10 octobre 2011

Hellé l'Américain



Petite trouvaille dans un périodique peu courant,

"L'American illustré", n° 2, 1906

C'est encore le Hellé traditionnel, juste avant qu'il ne trouve son style propre, vers 1907


jeudi 6 octobre 2011

Un déjeuner d'affaires



La librairie Pages volantes nous transmet une de ses trouvailles : une aquarelle par Hellé (28 x 24 cm), qui fut reproduite dans le magazine Vu du 14 mai 1930, dans un article sur "les Humoristes".


Ce dessin dont le sens nous échappe un peu (allusion à...?) porte le monogramme utilisé par Hellé dans les années 1930, mais sa facture se rapproche du style du premier Hellé, des années 1900 (le majordome par exemple aurait pu figurer dans un dessin pour l'Assiette au beurre). Il n'est pas totalement exclu que l'oeuvre soit plus ancienne, et qu'Hellé l'ait retrouvée et mise en circulation dans les années 30.


lundi 3 octobre 2011

La maison de mes parents



En 1942, André Hellé publiait l'un de ses tous derniers livres, Les Souvenirs d'un petit garçon. Ce livre se présente comme une fiction, mais nous avons pu découvrir ces dernières années qu'il s'agit en fait d'une autobiographie de l'auteur, très précise et en rien romancée. 

Le petit garçon habite chez ses parents, pharmaciens à Boissy-Saint-Léger.


Et voici la maison familiale des Laclôtre (vrai nom d'Hellé), 130 ans plus tard. Le rez-de-chaussée est toujours occupé par une pharmacie...

Photo Olivier Michielsen

vendredi 23 septembre 2011

Ящик с игрушками- LA BOITE A JOUJOUX, Russie 1917-1918


Un "scoop" étonnant : tout le monde pensait que le ballet d'Hellé et Debussy, La Boite à joujoux, conçu en 1913, n'avait été joué pour la première fois qu'en 1919, à Paris. Nous avions déjà découvert que le livre avait bien été publié en 1913, et voici que Béatrice Michielsen nous apprend que la Boite à joujoux a été montée en Russie bolchevique, avant même sa création en France. Il va falloir corriger les histoires de la musique...



Ящик с игрушками- LA BOITE A JOUJOUX, Russie 1917-1918





Alors que nous pensions que le ballet La Boïte à Joujoux, composé et illustré en 1913 par le tandem Debussy-Hellé n'avait été représenté qu'en 1919 à Paris du fait de la Grande Guerre, voici qu'apparaissent deux photos russes d'un spectacle monté pour la saison 1917-1918 à Moscou puis à Pétrograd (ex St Petersbourg). L'actrice ici représentée dans le rôle de la poupée (кукла) n'est autre qu'Alissa Koonen, femme du célèbre Alexandre Taïrov, créateur du Théâtre de Chambre de Moscou qui s'opposait alors au Théâtre d'art de Stanislavski.



Pantomime sur une musique de Claude Debussy. 

La poupée: Alissa Koonen. Le soldat: Nikolaï Tseretelli



Selon les Mémoires d'Alissa Koonen, le spectacle -donné exclusivement en matinée- déclencha des tonnerres d'ovation de la part du public enfantin et la soulagea de ces précédents rôles dramatiques. Le décorateur désigné sur le programme, un dénommé B.A. Ferdinandov (acteur, régisseur, artiste) ne se réclame aucunement d'André Hellé, et pourtant... les accessoires et les costumes, sont tout à fait calqués sur les dessins de l'artiste et prouvent que la troupe avait eu en main l'album de La Boîte à joujoux, publié en décembre 1913 par Durand, le grand éditeur de musique parisien. Debussy lui-même n'était-il pas en Russie en décembre 1913 ? 

Gageons que les années de conflit mondial autant que la révolution d'octobre brouillèrent quelque peu les cartes...

Il est intéressant de citer ici quelques lignes d'une interview d'époque où André Hellé évoque son projet de ballet : "Il s'agit d'une chose essentiellement rythmique [...] différent de ce que sont ordinairement les figures de ballet. Il faudrait que leurs gestes fussent empreints [...] de cet automatisme saccadé et mécanique qu'ont les gestes des pantins [...]. L'art chorégraphique des Russes, aujourd'hui triomphant*, nous a déjà apporté [...] ce caractère anguleux des gestes que je demande." **

Sans qu'il le sut jamais, M. Hellé fut exaucé dans un théâtre russe expérimental.


Béatrice Michielsen



* C'est la grande époque des Ballets russes sous la direction de Serge Diaghilev.
** Interview par M. Foulon dans un journal non identifié, rapportée par Denis Herlin (cahier Debussy N°30 pp 96-120)

Hellé numérisé


De nouveaux titres d'Hellé intégralement numérisés aux USA, aisément et gratuitement consultables en ligne : 



Et surtout un bel album rare, que la plupart des amateurs n'ont jamais vu :





mardi 20 septembre 2011

Heures japonaises


Le Livre des heures héroïques et douloureuses d'Hellé est à nouveau à l'honneur,

dans une exposition virtuelle présentée par l'International Library of Children’s Literature, branche de la bibliothèque nationale du Japon.


Les illustrations sont intégralement numérisées, avec une bonne définition : en ligne ici 







jeudi 11 août 2011

Miniaturisation du sublime


Une étude (un peu jargonnante ! ) sur la vision de la guerre dans Le Livre des heures de Hellé



vendredi 29 juillet 2011

La ronde des poupées





Poupées de Nuremberg, fin XIXe siècle


C'est à partir de 1906 que la Société nationale des Beaux Arts crée une section spéciale pour les Arts appliqués, au sein de son Salon annuel de peinture & de sculpture. C'est l'occasion pour André Hellé d'y exposer ses sujets enfantins dont le succès immédiat le déterminera à s'attacher principalement à l'art pour l'enfance: albums, meubles, jouets et décoration. En 1908 déjà, il y expose un panneau décoratif intitulé "l'arche de Noé" ; première trace connue de son thème de prédilection qu'il transformera bientôt en album géant chez l'imprimeur-éditeur Tolmer (décembre 1911)*.  

Remerciements réitérés à M. Morardet pour ce document

Pour le salon de 1911, il présente également des motifs de broderie, réalisés par sa femme Angèle Hellé, dont ce coussin intitulé La ronde. Celui-ci met en scène une ronde effrénée de poupées de piano (ou danseurs lilliputiens), petits jouets allemands montés sur crin qui s'animaient instantanément aux vibrations de l'instrument ou étaient associées à des tambourins de carton que l'on frappait avec un maillet de bois pour les faire danser en cadence. L'oeuvre d' Hellé regorge de ces petits personnages, énigmatiques de nos jours, mais bien connus à l'époque sous le nom de "poupées de Nuremberg" parce que cette ville assurait la distribution mondiale de nombreux jouets allemands. A vous maintenant de les pister dans ses livres pour enfants...
BM

A. Hellé, Pauvres joujoux cassés. Rueff
 
* Avis aux amateurs: la prochaine réédition de ce chef d'oeuvre se précise chez Memo à l'automne prochain. Réservez votre exemplaire !






mardi 26 juillet 2011

Revolviendo entre postales...


Echos d'Hellé sur un joli blog catalan, qui nous adresse ces cartes postales :  
sd-mudito ediciones

vendredi 22 juillet 2011

Enquête en forêt


 
L'inventaire général du patrimoine culturel (base Palissy du ministère de la Culture) décrit une oeuvre de Hellé figurant dans l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste de Sore, dans les Landes. Nous avons mis à profit un dimanche d'été pour aller voir cette curiosité (Hellé n'ayant rien à voir avec les Landes, et encore moins avec l'art religieux...!).

Le village, perdu dans le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, est très typique (cliquer sur les images pour les agrandir).

La petite église, ravissante...


Poussons la porte...


Un peu émus, nous cherchons dans ce lieu paisible l'oeuvre de notre illustrateur favori... Rien à première vue... Ni à deuxième d'ailleurs... Mais nous finissons par découvrir, caché dans un recoin, derrière les fonts baptismaux, la seule toile qui décore cette église :


Rassurez-vous, elle n'est pas de Hellé ! La grande aquarelle que nous cherchions n'est plus dans l'église... Les quelques habitants croisés dans le sympathique bistrot ne s'en souviennent pas... Nos limiers sont désappointés, et l'enquête est à poursuivre !



En attendant, nous avons pu admirer les merveilleuses fresques anciennes découvertes à l'occasion d'une récente rénovation de l'église...